Etape 7: Site chemin de Prévard
9- L’Acheneau
« Une rivière qui se la coule douce » ; « La route de l’or blanc (le sel) » ; « une usurpation d’identité »
Ces trois « images » décrivent parfaitement le Tenu et l’Acheneau : origines, caractéristiques et utilité.
Dans les siècles passés, étant donné la difficulté des transports par les chemins, fleuves et rivières ont été très utilisés pour l’acheminement des marchandises et des matériaux : céréales, vins, sel, chaux, sable, bois, pierres de construction etc. (exemple : le transport des matériaux qui ont servi à l’édification de l’église de la Trinité de Machecoul 1863-1881)
L’Acheneau (à l’origine : Le Cheneau) a repris partiellement le cours du Tenu, celui-ci venant de Touvois (par Saint-Même-le-Tenu, Saint-Mars-de-Coutais…), longeait le lac de Grand-Lieu sur toute sa façade ouest, mais sans lien avec lui. Pour créer ce lien, dans les années 1715-1720, un canal a été creusé à partir de Bouaye (actuelle maison du Lac) pour rejoindre le Tenu au niveau de Saint-Léger (aujourd’hui île Marguerite ou Thérèse !)
Pourquoi deux noms pour cette petite île de 500m2, nul le sait, toutefois, détail amusant, si vous prenez la première syllabe de ces deux prénoms vous formez le nom de MA-THE et c’est justement Mr Mathé père qui a acheté cette île en 1973. Son fils en est toujours le propriétaire. Cette île appartenait à la SNCF qui pensait y faire passer la voie de chemin de fer Nantes-Sainte-Pazanne (Hauts fonds rocheux) cette voie sera construite plus à l’ouest.
Cette île a toujours été très animée, les jeunes de Saint-Léger-les-Vignes y organisaient des fêtes et s’y baignaient, deux pontons avaient été installés. Le propriétaire actuel se rappelle y avoir appris à nager. On dit aussi que beaucoup de notables nantais venaient y faire la fête (des notaires, le percepteur et même des gendarmes).
A partir de là, le Tenu devient l’Acheneau rivière qui est aujourd’hui alimentée par les bassins versants du Tenu et du Lac de Grand Lieu.
La rivière entièrement aménagée et recalibrée par l’homme traverse les marais des communes de Bouaye, de Saint-Mars-de-Coutais, de Saint-Léger-les-Vignes, de Port-Saint-Père, de Brains, de Rouans, de Cheix-en-Retz et du Pellerin, puis dans sa partie aval, l’Acheneau rejoint le canal de la Martinière au niveau de l’ouvrage de Vieux Buzay sur la commune du Pellerin. En aval, environ 500 mètres séparent l’ouvrage de Vieux Buzay et la Loire. Tout ceci avec de multiples écluses et vannages pour réguler les niveaux pour des besoins parfois opposés, ce qui entraîne souvent quelques conflits : les agriculteurs souhaitent des eaux basses pour le pacage du bétail, les pêcheurs souhaitent garder l’eau sur les marais pour le frayage des poissons, et les gestionnaires du Lac avec d’autres intérêts. (Exemple : dans les années 1990, un rejet de vases dans l’Acheneau provoqua la mort de nombreux poissons…)
Enfin, avec un cours de près de 30 km et un faible dénivelé de 40 cm par km, l’Acheneau est l’une des rares rivières qui permet d’inverser le cours des eaux et ainsi en été de puiser en Loire l’eau nécessaire à l’irrigation de Machecoul et du marais Breton.
Aujourd’hui l’Acheneau est toujours le domaine des pêcheurs à la ligne, à la bosselle ou au filet. On y trouve toute sorte de poissons dont évidemment des civelles et des anguilles. Le record de taille fut un silure (poisson chat) de 1,5 m de long.
Les chasseurs y pratiquent aussi leur sport favori : canards, poules d’eau et même ragondins. Quelques légériens s’étaient fait une spécialité pour le tannage des peaux de ragondins ou pour la fabrication de pâté. Il faut se rappeler que le ragondin appartient à la famille des castors et non des rats.
L’Acheneau est toujours un lieu de promenade en bateau. Fraîcheur, décontraction, calme peuvent toujours être trouvés par les habitants de Saint-Léger-les-Vignes et des environs. Les promeneurs piétons ne sont pas non plus oubliés, une partie des berges est aménagée. Il y a même un « bac à chaîne » pour leur permettre de traverser la rivière à la belle saison.
Les riverains sont propriétaires du « lit » de la rivière jusqu’à la moitié, par contre l’eau est un bien commun.
Le développement du site de la Rive devrait perpétuer la pratique de ces loisirs.