Etape 14 : Site de la salle polyvalente
16- Les fêtes d’autrefois
Jusque dans les années 1955-60 il n’y avait à la campagne ni cinéma, ni télévision, ni téléphone, et encore moins de portable.
Les fêtes étaient locales et organisées par les habitants eux-mêmes, par le Comité des fêtes ou par monsieur le Curé.
- Le bal des vendanges
Installé près du chai Gallais, il était très réputé et se déroulait sur un parquet loué pour l’occasion, sous un grand barnum. Certains venaient de loin (Bretagne, Vendée) pour y participer. La présence des vendangeurs venus « faire la saison » accroissait particulièrement le public ; ils étaient nombreux, à l’époque la machine à vendanger n’ayant pas encore fait son apparition ! Parfois la journée était partagée avec une course cycliste*, une petite fête foraine ou un ball-trap. Autre événement capital de la journée : l’élection d’une reine et même, par deux fois, l’élection d’un apollon. Les heureux gagnants étaient élus à l’applaudimètre.
* le célèbre champion Jean Robic (1921-1980) est même venu participer à l’une d’elle.
Parmi les courses cyclistes l’une fut mémorable, elle était réservée aux habitants de Saint-Léger-les-Vignes et consistait en un petit circuit qu’il fallait parcourir plusieurs fois entre le bourg et la Haute-Galerie ; l’originalité résidait dans le fait qu’à chaque passage il fallait boire une chopine de vin nouveau !
La plupart du temps ces fêtes avaient lieu en octobre, elles ont pris différents noms : fête du Muscadet, fête des vendanges, fête du vin nouveau.
Dans les années 60 et 70, grâce aux bénéfices réalisés sur les bals des vendanges, un repas pour les anciens (à partir de 65 ans) est organisé par le comité des fêtes. Celui-ci sera dissout en 1982 et c’est la commune qui reprendra l’organisation de ce repas annuel.
- La fête des conscrits.
A l’origine, les conscrits sont les jeunes gens d’une même année appelés pour accomplir leur service militaire. L’année des vingt ans est le moyen d’identification des conscrits. Les jeunes hommes passent le conseil de révision environ six mois avant leur incorporation. S’ils sont aptes, ils font la fête avant de partir à l’armée. Ils se promènent de village en village pendant trois jours et trois nuits, faisant beaucoup de bruit, jouant du clairon ou chantant... Ils vont frapper à la porte des filles nées la même année qu’eux, leurs conscrites, et se font offrir un petit verre ou quelques pièces.
Les conscrits de chaque année avaient l’habitude de faire faire un drapeau tricolore que par la suite ils découpaient pour que chacun en garde un morceau. La guerre a mis fin à cette coutume : le drapeau de 1915 par ce fait resté intact, est conservé par Mémoire de Saint-Léger.
- Les kermesses.
La première kermesse paroissiale de Saint-Léger eut lieu en 1933. Bien d’autres lui succédèrent, elles se déroulaient dans une prairie près de l’église. Elles étaient organisées par les curés aidés bien sûr par les légériens, les uns faisaient des gâteaux, les autres allaient quérir des bouteilles de vin, préparaient des enveloppes surprises pour le bazar, installaient les stands, etc.
La fête commençait par un défilé de chars et de personnes déguisées (chaque kermesse avait son thème) accompagné par la musique de la clique. Ensuite des spectacles se déroulaient sur le podium (groupe folklorique, association de gymnastique, danse des enfants de l’école...)
La clique avait été créée et appelée « La Légérienne » par l’Abbé Ploquin (1950). Les instruments de musique furent acquis grâce à une souscription paroissiale. Elle animait aussi bien des cérémonies religieuses, que des cérémonies commémoratives, des fêtes locales, des défilés et toutes autres manifestations.
Les recettes de ces journées sont destinées à renflouer les caisses de l’église pour l’entretien, l’achat d’accessoires, etc.
- La Gui-l’an-neuf.
Cette fête, survivance d’une vieille coutume celtique (la fête du gui sacré), est devenue une quête au profit de la paroisse ; elle est assurée par les marguilliers qui en novembre décembre se sont déplacés de village en village afin de récolter toutes sortes d’objets ou aliments... et qui les vendront aux enchères le troisième dimanche de janvier. Cette démarche n’était pas sans risque pour les marguilliers car souvent chaque visite se terminait à la cave.
Voici une anecdote datant de 1926 : deux marguilliers, l’un surnommé «la bourse », toujours accompagné de sa petite chienne nommée « vend la mèche » (car lorsqu’on la voyait, on était certain que «la bourse » n’était pas loin), partent pour « ramasser » la Gui-l’an-neuf. Ils arrivent en fin de soirée au Haut-Moulin et comme le veut la coutume ils entonnent la chanson des marguilliers pour avoir le droit d’entrer. Puis leur sac une fois rempli de grain, ils se mettent à table. En effet, lorsqu’on était de tournée pour la Gui-l’an-neuf, ce qui durait plus d’un mois, on était nourri matin et soir chez les uns et les autres. Après un dîner bien arrosé, ils se mettent à jouer à l’Aluette. Aux alentours de deux heures du matin, le minotier souhaitant dormir un peu, les conduit chez son voisin : « Lève-toi, je t’amène les marguilliers ». Voilà donc toute la famille debout. On leur sert un bon morceau de lard puis tous se remettent à jouer aux cartes. Tout va bien lorsque vers 5 heures du matin on frappe à la porte, c’est la femme de « la Bourse » très mécontente qui venait chercher son mari, mais celui-ci, fort en colère ne la suivit pas !
La participation des marguilliers est précieuse dans le rituel paroissial. Ils doivent porter les croix et les bannières lors des processions qui rythment l’année. Ils assistent à la messe dominicale pour assurer la quête, la distribution du pain bénit et de la tabatière, un usage ancien qui consistait à offrir du tabac à priser.
D’autres fêtes ont participé à l’attractivité de notre commune. Comme les communes voisines n’en faisaient pas, celles de Saint-Léger étaient très prisées. Les « feux de la Saint Jean » se déroulaient sur le pré de la Rive. Plus près de nous, à partir des années 1980 la « fête de la musique » fut également très réputée et même le point d’orgue du mois de juin. La scène était ouverte à tous, solos ou groupes, souvent formés pour l’occasion par les associations légériennes. L’école Jacques Brel y participait également sous la conduite d’un enseignant. Cette fête a été reprise récemment.
Mémoire de Saint-Léger a également réalisé des fêtes impliquant la participation des Légériens : entre autres : la fête de la « Lumière » inspirée des fêtes réalisées tous les ans à Lyon le 13 décembre pour laquelle beaucoup de Légériens avaient mis des bougies aux fenêtres ; la course des « garçons de café » entre le Chai Gallais et la salle Polyvalente ; la première fut gagnée par Virginie, jeune Légérienne, devant tous les garçons pourtant fort motivés. On peut également citer la fête de la Rive qui a lieu le premier samedi de juin et plus récemment la très populaire course de caisse à savon.