Etape 10: Site du château de la Pierre

 

12- Le cadastre Napoléonien et les grandes demeures

 
Le cadastre est un document unique et déterminant pour toute commune, il permet notamment d’identifier toutes les parcelles, leur nature et leurs propriétaires.
Jusqu’à la révolution il n’existe pas de registre uniforme de la propriété foncière, c’est en 1789 que s’exprime le besoin d’un document unique afin de permettre notamment de lever l’impôt de façon plus équitable. Après quelques tentatives et errements pour mettre en place un tel outil permettant de centraliser la situation foncière du pays, c’est Napoléon Bonaparte qui décide en 1807 de mettre en place un cadastre parcellaire unique et centralisé, qui tiendra compte non seulement de la surface et de la nature des biens, mais aussi de leurs propriétaires. Ce cadastre dit Napoléonien ou ancien cadastre mettra près de cinquante ans avant d’être achevé.
C’est en 1826 qu’il sera réalisé à Saint- Léger, la commune occupe alors une surface de 650 hectares dont 25 hectares appartenant au domaine public (chemins et rivières). On y dénombre plus de 3500 parcelles. Les trois grandes propriétés correspondent logiquement aux trois grands domaines de la commune. En 1826 le plus grand propriétaire foncier de la commune est Madame Boutin de Bouaye qui possède le domaine du Bois Guignardais avec 67 hectares de biens fonciers ; le deuxième propriétaire est Louis Blanchard du Bignon au château de la Pierre, suivi en troisième position par Madame veuve Gazet du Chatelier.
Le cadastre de Saint-Léger-les-Vignes sera rénové par réfection totale en 1934. Depuis 1974, un remaniement est engagé chaque fois que cela paraît nécessaire.
Il est possible de consulter le cadastre en mairie où vous trouverez la localisation des parcelles, leur propriétaire….
 

Les grandes demeures

 

  • Le château du Bois Guignardais

 
Le domaine est devenu bien national après avoir été confisqué au Marquis de Préaulx émigré durant la révolution ; il est en partie incendié et laissé à l’abandon avec de nombreuses parcelles en friches, puis revendu en 1796. En 1826 il est la propriété de Madame Boutin, née Marie-Perrine Lamache dans le Finistère en 1786, fille d’un capitaine d’artillerie décédé à Bouaye en 1804. Elle épouse le chirurgien Jean Jacques Boutin et demeure à Bouaye dans la grande maison de notaire avec perron et porte cochère située en face du restaurant « le Commerce » (place du Pays de Retz)
 

  • Le château de la Pierre

 
Construit en 1726 est une ancienne demeure sur le chemin de Compostelle. Ancienne propriété de Thomas-Jean Couillaud, commandant de la Garde Nationale pendant la Révolution, ce qui lui vaut de ne pas être incendié à cette époque. Lors du cadastre de 1826, la propriété est détenue par un rentier, Blanchard du Bignon, qui sera deux fois maire de Saint-Léger entre 1830 et 1832 puis 1834 et 1837. Sa fille épouse Paul-Louis Defermon, qui deviendra maire de la commune pendant 18 ans entre 1853 et 1871, leur fille épousera le général Jolivet.
Ce général Jolivet ajoute l’aile la plus haute du manoir et dessine le plan du parc. C’est également sous sa gouvernance que le domaine dédié initialement à la culture céréalière ; il s’attache surtout à promouvoir la viticulture ; il décède le jour de la déclaration de guerre de 1914 au cours de laquelle deux de ses fils vont succomber.
 

  • Le château du Chatelier

 
Également appelé villa du Chatelier c’est une ancienne seigneurie, partiellement détruite sous la Révolution. Le propriétaire de l’époque Michel Gazet du Chatelier est arrêté comme suspect et fait partie des 132 nantais envoyés au tribunal de Paris. Il décède en cours de route à la prison d’Angers. Le château est restauré entre 1830 et 1834 par l’architecte Louis-Joseph Chagneau.
Michel Gazet du Chatelier, 4ième du nom, sera maire de la commune à partir de 1814 et décède en 1824. Son fils Michel né en 1809 assurera trois mandats de maire entre 1871 et 1888, année où il sera remplacé par son fils Arthur.