Etape 4 : Site de l’église
6- L’église et la paroisse
Il était une fois entre les vignes et la rivière une « paroisse » représentée par son église.
Selon l’abbé Grégoire, cette église a été créée par saint Armel (482 – 522). Cent ans plus tard elle prit le nom de Saint Léger.
A l’époque les revenus attachés à la « Cure » provenaient des écluses (droit de passage), ainsi que des « dîmes » sur le vin et les grains. Les dîmes étaient à l’origine les seuls revenus perçus par le clergé. Pendant six siècles, la commune ne possédant pas d’écluses, cette dîme fut basée sur le volontariat, puis elle finira par devenir obligatoire.
En 585, le deuxième concile de Mâcon va menacer d’excommunication les personnes qui ne s’en acquitteraient pas. Ce sont douze siècles plus tard que la loi du 4 août 1789 abolira les dîmes ecclésiastiques.
La « Fabrique » était l’organisme chargé de veiller aux biens intemporels de la cure et d’entretenir l’église. Elle a ses propres biens qu’elle gère. Cet organisme appelé aussi « Général de paroisse » fait office, à l’époque, de conseil municipal avant la lettre.
En 1392, il est noté que l’église est en très mauvais état et menace ruine. Le pape Clément VII accorde alors des « indulgences » aux fidèles qui aideraient à sa réparation. La tenue des registres d’enregistrement, prémices de l’état civil, est à l’origine une affaire religieuse. Le suivi des baptêmes est mis en place par le clergé dans le but de contrôler les liens de parenté sévèrement réprimés. Pour les mariages on peut retrouver ces registres à compter du quinzième siècle.
Le 15 août 1539, en signant l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui rend obligatoire l’utilisation du français dans tous les actes officiels, François 1er confirme son autorité sur l’épiscopat en imposant aux curés l’obligation de tenir un registre des baptêmes.
En 1683 la Fabrique se fait rappeler à l’ordre par l’archidiacre Antoine Binet pour un retard de sept ans dans la transmission de ses comptes.
En 1789, la paroisse est soumise aux lois de la Révolution française. Ce sont alors 13 propriétaires de Saint-Léger qui se réunissent dans la sacristie pour rédiger le cahier des doléances. Les principales doléances sont en particulier :
- abolir les privilèges du clergé ;
- supprimer les dîmes ;
- récupérer les revenus des fondations pour les répartir aux plus malheureux.
A partir de 1793, la tourmente révolutionnaire déferle sur la Loire-Inférieure. Le 1er août la Convention décrète que la Vendée sera détruite. Début septembre deux colonnes militaires partent de Nantes, l’une devant contourner le lac de Grand-Lieu par l’ouest et l’autre par l’est. La première s’établira à Saint-Léger le 10 septembre pour attaquer Port-Saint-Père le lendemain.
Lors du passage de cette colonne, l’église et le presbytère de Saint-Léger ainsi que plusieurs maisons du bourg sont incendiés. Dès lors, les vestiges des bâtiments paroissiaux vont rester à l’abandon pendant plus de huit années.
Plus tard, vers 1802 la commune rachètera le bien pour la somme de 1200 Francs et il ne faudra pas moins de 60 ans pour effacer les traces de la guerre civile. Faute de moyens, notre commune fait des efforts extraordinaires pour rétablir son église et son presbytère.
Le 22 juillet 1823, l’Abbé Dauphin dresse l’inventaire suivant :
« La reconstruction de l’église ayant été faite avec des moyens insuffisants et trop à la hâte, il en résulte qu’elle a besoin de réparations urgentes ; elle est sans clocher et l’intérieur aurait besoin de plus de décorations ».
Fin d’année 1831, les travaux de construction du clocher peuvent commencer et reprendront au printemps suivant pour cause « de mauvaise saison ». Les travaux seront terminés en 1833.
La cloche est bénie le 13 février 1833, au cours d’une cérémonie relatée dans les registres paroissiaux et elle sera nommée « Marie-Caroline ».
En 1905, la commune devient officiellement propriétaire du presbytère, par suite de la promulgation de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat.
Le curé devient alors locataire et doit s’acquitter d’un loyer.
À la suite du concile Vatican II (1963), les offices en latin et les chants grégoriens disparaissent petit à petit au profit d’une liturgie en français.
Les paroissiens de Saint-Léger-les-Vignes, à l’image de la France rurale d’autrefois, se sont de tous temps mobilisés pour la sauvegarde de leur église, symbole de la communauté, mais ces dernières décennies ont vu toutes ces pratiques tomber en désuétude, les bénévoles au service de la paroisse se sont raréfiés en même temps que les prêtres. Néanmoins, sous l’impulsion de la municipalité, de nombreux travaux ont été réalisés, la réfection du toit, le remplacement des vitraux et l’ancienne cure réhabilitée en logement et services.
Depuis 2001, il n’existe plus de paroisse de Saint-Léger-les-Vignes mais une nouvelle paroisse est née : « Saint-Pierre-du-Lac », qui englobe les communes de Bouaye, Brains, Saint Aignan de Grand Lieu et Saint-Léger-les-Vignes.