Etape 3 : Site du monument aux morts
5- Le monument aux morts et la première guerre mondiale
Nous voici maintenant devant le monument aux morts.
Ce n’est pas le premier, son style est moderne et ne ressemble pas à celui des années 1920. Ce nouveau monument aux morts a été érigé en dehors du cimetière, tout près du chemin piétonnier, en face de l’école publique Jacques Brel. Il fut inauguré le 11 novembre 2017, soit une année avant de fêter le centenaire de l’armistice. Au lendemain de ce conflit mondial (1914-1918), les peuples veulent préserver la mémoire de ceux qui n’en sont jamais revenus. Clémenceau, alors premier ministre, disait : « les poilus ont des droits sur nous ». Pour honorer ce droit, notre premier devoir est de ne pas les oublier. La guerre a été un tel choc, a été si meurtrière, a endeuillé tellement de familles, que toutes les communes de France ou presque, vont se doter d’un monument rendant hommage à leurs soldats morts pour la Patrie et voulant symboliser le sacrifice enduré.
A Saint-Léger-les-Vignes, le premier monument aux morts était une plaque de marbre sur laquelle étaient gravés les noms et prénoms des soldats morts pour la France, ainsi que la date de leur décès. Cette plaque commémorative était fixée sur le socle de la croix centrale du cimetière. Elle avait été inaugurée le 12 novembre 1923.
La commune de Saint-Léger a perdu 23 hommes au cours de la guerre 1914-1918, et 3 pendant la guerre 1939-1945. Les cérémonies commémoratives des 11 novembre et 8 mai se déroulent chaque année, devant ce monument. Les enfants de l’école et le service de l’enfance y sont associés.
Les courriers d’Henri Guillet de Saint-Léger et de Olivier Lusteau de Liré, nous décrivent le départ des soldats comme une opération presque joyeuse, probablement parce que chacun avait une pensée pour l’Alsace et la Lorraine annexées en 1871 par la Prusse.
La première année de guerre et les trois années qui suivirent furent, une suite d’atrocités subies par ces soldats dans les tranchées. « Ces poilus sont restés quelquefois une quarantaine de jours en tranchées sans être relevés, sans même pouvoir se laver, … plein de boue, hâves et décharnés », raconte Jean-Baptiste Prin, artilleur légérien.
Au pays, Saint-Léger compte à cette date 516 habitants dont 116 hommes partis au front. En l’absence de ces hommes il faut s’organiser : les femmes assurent toutes les fonctions, notamment dans les vignes et les champs. C’est ainsi qu’Emilienne s’exprimait dans les lettres à son mari sur le front : « nous allons dépatter les Hautes Noëlles » ; « Hier j’ai été couper les échardons dans la vigne et j’ai aussi été voir si le soufrage avait empêché la maladie dans la Bertille-Seyve » (un cépage) ; « je dois partir faner tout à l’heure ».
Les responsables de la commune, Maire et Conseillers municipaux s’organisent pour venir en aide aux plus démunis, notamment financièrement et par la fourniture de bons de pains.
Malgré quelques retards le courrier fonctionne bien ce qui donne un peu de réconfort aux soldats.
Certains de ces soldats ne sont revenus qu’en 1919 après l’occupation d’une partie de l’Allemagne.