Etape 1 : Site de la mairie

Naissance d’une commune


De Saint-Léger à Saint-Léger-les-Vignes près de 14 siècles d’histoire !
 
Très naturellement la première étape de cette balade se situe devant la mairie de Saint-Léger-les-Vignes, lieu symbolique, représentatif de la commune.

L’origine de « Saint-Léger » 
 
Son nom de baptême était « Léodégard », il est né en l’an 615. Il devint évêque d’Autun en 663. Comme il s’était opposé aux volontés d’Ebroïm, alors maire du palais¹ qui voulait  devenir roi, ce dernier lui vouait une haine farouche. Cela le conduisit à martyriser Léodégard puis à le faire assassiner par ses sbires en l’an 678. Quelques années plus tard Léodégard (681) fut canonisé sous le nom de saint Léger, c’est alors que de nombreuses paroisses choisirent l’appellation de Saint-Léger.
Dans l’île d’Indre se trouvait un prieuré placé sous la responsabilité d’Hermeland (640- 720). Or ce dernier avait été, avec Léodégard, conseiller auprès du roi Clotaire II et de la reine Bathilde ; il s’en était suivi un lien particulier de respect entre ces deux religieux et Hermeland fit construire une chapelle en l’honneur de saint Léger. Il est donc probable que Hermeland fut à l’origine du nom de notre commune (680) et ce sera grâce aux moines de saint Hermeland que l’on devra le développement du vignoble ainsi que la construction d’une léproserie dans notre commune.
 
Pourquoi « les Vignes » ?
 
Vers 1915 on pouvait dénombrer plus d’une soixantaine de communes du même nom « Saint-Léger ». Pour simplifier entre autres la distribution du courrier, le ministre du commerce a demandé aux communes concernées d’ajouter un complément au nom de leur commune.  Au cours de la réunion du Conseil municipal du 22 septembre 1918 monsieur le Maire, Arthur du Chatelier, proposa de compléter le nom de « Saint-Léger » par « les Vignes ». Ce choix lié à la réputation acquise par les vins de la commune fit dire à monsieur le chanoine Dorville, membre éminent de la société d’Archéologie de la Loire-Inférieure : « Ainsi, l’antiquité de la culture, la quantité de la production, la qualité du produit, tout se rencontre pour mériter au nom de Saint-Léger l’addition « les Vignes » ; et l’on ne pouvait choisir ici, une caractéristique mieux justifiée. (1920) ».
 
Ce sera donc en 1923 que le Conseil municipal retiendra le nom de Saint-Léger-les-Vignes, modification acceptée par la préfecture en 1924.
 
¹Equivalent d’un premier ministre actuel auprès du roi ou de la reine.

La Mairie et les Maires


​​​​​​​La mairie depuis ses origines

 
Si aujourd’hui la Mairie est totalement à l’image de la laïcité comme le veut la loi sur la séparation des Eglises et de l’État de 1905, ce ne fut pas toujours le cas. A titre d’exemple il faut citer la destitution du premier maire cité dans les différents écrits de la commune, car celui-ci ne voulait pas reconnaître le prêtre constitutionnel en 1790.
 
En l’année 1857 le constat est bien triste : les réunions du Conseil municipal se tiennent dans une grange et tous les documents officiels ne sont pas conservés dans de bonnes conditions si bien que l’on constate une dégradation de tous les écrits. Conscient que cette situation est néfaste pour la gestion de la commune, monsieur le Maire, Paul Louis Defermon, propose de construire une mairie et en même temps une école. Le Conseil vote à l’unanimité cette proposition et très vite les projets font florès, monsieur le Maire ayant même déjà envisagé le lieu où cet ensemble serait construit (emplacement actuel de la médiathèque). Cependant tout de suite c’est le coût de la construction qui est mis en avant. Or il s’avère que le sujet qui sera le plus discuté concerne l’école, le Ministère de l’Education ayant des exigences strictes qui ne vont pas dans le sens des économies.
Comme souvent en France il est difficile de séparer le projet de la mairie et de l’école tant les évolutions de chacune de ces constructions sont interdépendantes.
 
Parmi les difficultés rencontrées il y a d’abord le manque de disponibilités financières de la commune. Des appels de subventions seront donc adressés au Préfet. La défaite de 1871 apporte son lot de difficultés car la France est exsangue du fait des versements imposés par le vainqueur du conflit. Une fois ces problèmes résolus, la mairie sera opérationnelle en 1875. Elle comporte un bâtiment principal qui sera la vraie mairie et des éléments particuliers pour l’école. Dans le bâtiment principal seul le rez-de-chaussée est attribué aux services de la mairie, le premier étage étant réservé au logement de l’instituteur.
 
Au cours des années qui suivirent, des évolutions ont été réalisées pour faciliter le fonctionnement de ce service municipal. Ces modifications sont réalisées notamment pour répondre à l’accroissement de la population et par conséquent du nombre d’élus, mais également pour faciliter le travail du personnel et garantir la confidentialité des conversations et doléances des légériens.
           
Après le vote d’une subvention municipale pour le logement des enseignants hors de la mairie, le premier étage fut d’abord utilisé comme appartement de secours, puis progressivement réoccupé par les services de la mairie (archivage en particulier).
 
La plus grande modification fut l’installation de la salle du conseil dans la salle située à l’arrière du bâtiment principal. Cette salle, laissée disponible après que des constructions pour l’école eurent été réalisées, servait pour la bibliothèque et pour la garderie des enfants en bas âge. Les trois fonctions cohabitaient sans difficultés, les réunions du conseil se déroulant le plus souvent en soirée.
La façade de la mairie fut quasiment conservée jusqu’en 2011 date à laquelle le bâtiment tout entier a été reconditionné pour en faire la médiathèque.
 
C’est en 2005 que le projet de transfert de la mairie fut présenté, il entraîna une période particulièrement mouvementée pour la commune. Les arguments des opposants portaient en premier lieu sur l’attachement de certains habitants à leur ancienne mairie et en deuxième lieu sur l’intention de Mémoire de Saint-Léger, de remettre en état le Haut-Moulin afin d’en faire un site attractif pour les touristes. Par ailleurs le coût de ces travaux ne laissait personne indifférent.
 
En 2007 le projet de transfert de la mairie fut programmé, les travaux sur le site du Haut-Moulin débutèrent et la nouvelle mairie fut déclarée opérationnelle en 2008.
Il ne sera conservé de ce moulin que la tour, dans l’état où les soldats allemands l’avaient laissée en 1944. En effet les occupants en avaient rasé la toiture afin d’en faire un lieu d’observation en direction du lac de Grand-Lieu et de l’estuaire.
Cette nouvelle mairie plus vaste et mieux adaptée aux besoins de notre commune  sera inaugurée en 2008 et l’ancienne mairie, après de nombreux travaux, sera transformée en médiathèque.
 
Les maires
Jusqu’à la révolution de 1789 les maires étaient nommés par les représentants du roi. On les appelait les « échevins ». Dès 1799 les maires sont nommés par monsieur le Préfet pour les communes de moins de 6000 habitants. Ce n’est réellement qu’à partir de 1871 que les maires seront élus par les membres du Conseil municipal, eux-mêmes élus par le corps électoral uniquement masculin à l’époque.
Nous ne possédons que très peu d’informations sur les maires de Saint-Léger qui ont précédé la signature du Concordat de juillet 1801. On sait simplement qu’en 1790 monsieur Batard, alors maire, a été très rapidement remplacé car il refusait de reconnaître le curé constitutionnel. Pierre Bachelier lui succédera.
 
Le premier maire reconnu par tous, du fait de la signature du Concordat, qui actait la séparation des pouvoirs entre l’État et le Clergé, est Julien Mainguy en 1801.
Parmi les 19 maires qui se sont succédé de 1801 à 2025 à Saint-Léger- les-Vignes, seule une femme a accédé à cette fonction : madame Alice du Chatelier, épouse de Guy du Chatelier décédé au cours de son mandat.A la mort de son mari, madame Alice du Chatelier fut élue membre du Conseil puis maire à l’unanimité des membres de ce Conseil en 1950.